• Lettre de "Son" Moulin

    Le moulin d'Alphonse Daudet à Fontvieille (13)  (dimanche 01/11/2015)

     

    Fontvieille, au nord d'Arles en direction d'Avignon.......

     

    Aux cours de ses séjours à Fontvieille  , Alphonse Daudet  aime à se ressourcer en écoutant le chant des cigales. Il se décide un jour à acheter un moulin , mais ceci ne restera qu’un projet : « Mon moulin ne m'appartint jamais. Ce qui ne m'empêchait pas d'y passer de longues journées de rêves , de souvenirs , jusqu'à l'heure où le soleil hivernal descendait entre les petites collines rases, dont il remplissait les creux comme d'un métal en fusion, d'une coulée d'or toute fumante ».

     

    Ce moulin appartenait au meunier Ribes. Dernier moulin en activité, il fonctionnera environ un siècle pour s'arrêter de tourner en 1915. Il devient le "Moulin de Daudet" en 1935.

    Dans ses Lettres De Mon Moulin, Alphonse Daudet raconte souvent des anecdotes qu'il a vu ou entendu au cours d'une discussion. Dans Le Secret De Maître Cornille, il rapporte les paroles d'un de ses amis, un vieux joueur de fifre.

     

    Une vingtaine d'année avant l'arrivée d'Alphonse Daudet en Provence, le pays était riche en moulins. Apporter son blé au meunier pour en tirer de la farine était l'occasion de fêtes joyeuses et tardives. Mais un jour, un moulin à vapeur s'installa dans le pays, les habitants y envoyèrent leur blé et il n'y avait plus rien à fêter. Les moulins à vent fermèrent un à un... 

    Pourtant, l'un d'eux résistait toujours et tournait désespérément : c'était celui de maître Cornille, un vieux meunier passionné de farine. Il essaya bien de rameuter tout le monde pour détruire le nouveau moulin, mais sans succès. Alors il s'enferma dans son moulin, seul, en chassant même sa petite-fille Vivette. Personne n'amenait plus de blé à sa meule, mais on le voyait pourtant transporter de gros sacs et assurer que le moulin moulait toujours de la farine. Dans le pays, on pensait plutôt qu'il veillait sur un quelconque trésor, et comme personne ne pouvait pénétrer dans le moulin survivant, la rumeur amplifiait. 

    Un beau jour, il arriva que Vivette et le fils aîné du joueur de fifre tombèrent amoureux l'un de l'autre. Notre joueur de flûte alla alors voir le vieux meunier pour arranger une noce, mais il fut rejeter avec fortes vociférations. Le jeune couple décida alors d'aller visiter ensemble le curieux grand-père dans l'espoir de l'adoucir. Arrivés au moulin, ils le trouvèrent vide et fermé, mais ne résistèrent pas à la tentation de s'introduire à l'intérieur en passant par la fenêtre. Ils découvrirent alors une pièce misérable qui ne moulait sûrement pas de farine. Dans un coin de la pièce des sacs de terre blanche s'entassaient. C'était le secret de maître Cornille : faire croire à la survie des moulins à vent ! Dès le lendemain, le couple raconta partout ce qu'il avait vu et tout le monde décida alors d'amener au moins chacun un sac de blé au vieux meunier. Ce dernier pleura de joie en les voyant tous arriver ! Il avait toujours cru qu'un jour les gens reviendraient chez lui moudre du blé, mais il commençait à perdre espoir. Durant toute la fin de la vie de maître Cornille, les gens de la région continuèrent à lui amener régulièrement quelques sacs à moudre, mais quand le vieux meunier mourut, le dernier des moulins à vent s'éteignit avec lui. 

     

    Peut-être moins connu, "Les étoiles" d'Alphonse Daudet, 14 minutes pour rêver.

     

    « Histoire sans imagesOn s'était dit rendez-vous dans ??? »

  • Commentaires

    8
    Samedi 7 Novembre 2015 à 09:30

    Bon week-end Gitan !

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    7
    Samedi 7 Novembre 2015 à 08:35

    Bon week-end troubadour et merci pour tes visites.

    Bisous ensoleillés

    6
    Vendredi 6 Novembre 2015 à 07:38

    bonjour Gitan je viens par hasard de "voguer" sur ton  blog j'adore 

    je n'ai jamais visité le Moulin de Daudet et pourtant je n'en suis pas loin  ; ça ma rappelle mon enfance et les lectures à l’école  et ça c'est loin!

    bon weekend 

    5
    Jeudi 5 Novembre 2015 à 17:37

    Bonsoir Gitan,

    Avoir un moulin le rêve !!!

    .....pour faire le papier avec Paris-Turf , un p'tit verre de Bordeaux à la main !

     

    4
    Jeudi 5 Novembre 2015 à 08:47

    Merci pour cet article qui parle de soleil... Daudet et ses contes ont fait longtemps parti de mes lectures préférées, je crois que je les ai tous lus... Je connaissais donc ces étoiles mais le conteur, là, en fait une histoire exceptionnelle... c'est beau, tout simplement... Merci pour cette belle découverte que je vais partager... Bisous

    3
    Jeudi 5 Novembre 2015 à 00:36

    Bonsoir Gitan !  Tous ces récits de Daudet à Pagnol puis Mauriac pour moi tous ces Auteurs me transportent dans leur monde qui quelque part est le mien ! Merci à toi je viens d'écouter "Les Etoiles" avec cet accent dont le mien est si voisin et j'ai trouvé l'étoile du Berger adorable !!! merci ! bonne nuit et vive EB un merci à ces jeunes !!! bon jeudi ! 

    2
    Mercredi 4 Novembre 2015 à 21:59

    coucou Gitan

    et bien dit moi quel article merci avec toi j'apprends tu sais depuis que j'ai du temps au quotidien je n'en trouve plus pour moi(rire) bisous

    1
    Mercredi 4 Novembre 2015 à 21:37

    Bonsoir Troubadour

    Je suis venue en vacances dans la région et nous avons vu le moulin tout comme ce beau village qu'est Saint Rémy de Provence et nous avons campé à Fontvieille. Il est vraiment beau et en plus j'adore les moulins plutôt à vent qu'à eau.

    L'histoire de maître Cornille je l'a connaissais. Par contre pour les Etoiles , je suis en passe de mes haut-parleur, mais je me doute qu'il s'agit d'une histoire provençale.

    Bon je t'ai fais un journal...Allez bonne fin de soirée, bisous...

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